Des informations circulant sur les réseaux sociaux attribuent à l’ambassadrice de France au Congo des déclarations selon lesquelles 80 % des dossiers de demande de visa étudiant présentés par des Congolais comportent des faux documents, et que 1 000 étudiants congolais ayant tenté de frauder ont été interdits de visa pendant cinq ans.
Vérification par Fact-Check Congo
Ces propos ont été tenus par l’ambassadrice de France au Congo Claire Bodonyi, lors d’une conférence organisée par Campus France Congo le 18 mars dernier à l’institut Français du Congo. Lors de cet événement, l’ambassadrice a mis en lumière l’ampleur des fraudes constatées dans les demandes de visa étudiant, soulignant que 80 % des dossiers étudiés contenaient de fausses mentions ou des documents falsifiés. Elle a également confirmé que 1 000 étudiants congolais ont été sanctionnés par une interdiction de visa étudiant pour une durée de cinq ans après avoir présenté des dossiers frauduleux.
Des propos qui ont été commentés largement sur les réseaux sociaux de manière diverse, comme le montrent ces captures d’écran sur la publication de la page Complexe Imeni sur le sujet.
Contactée par Fact-Check Congo, l’Ambassade de France en République du Congo qui confirme que ces propos sont bel et bien ceux de la diplomate française, ajoute par ailleurs que l’institution Campus France qui a noué des partenariats avec les universités et institutions d’enseignement supérieur au Congo, n’est en rien responsable du verdict final sur la véracité de ces diplômes et autres documents académiques .
« Ce n’est pas Campus France Congo qui décide de la véracité des documents fournis par les étudiants notamment les relevés des notes et les diplômes : cette décision est celle des universités partenaires congolaises et Campus France Congo ne fait qu’appliquer selon le verdict reçu de ses partenaires, car l’usage de faux est un délit punissable par la loi », a précisé l’Ambassade à Fact-Check Congo.
« Tous ceux qui veulent en savoir plus sur la véracité de leurs documents, sont invités à repartir vers leurs écoles respectives, car il est de la responsabilité du demandeur de vérifier l’authenticité des documents fournis lors de sa demande de visa », a-t-elle ajouté.
Pourquoi ces chiffres sont préoccupants ?
Cette situation met en évidence une problématique importante : l’usage de documents frauduleux dans les démarches administratives, notamment pour l’obtention d’un visa d’études. Une telle fraude compromet non seulement la crédibilité des dossiers congolais, mais peut aussi avoir des répercussions négatives sur l’ensemble des étudiants souhaitant poursuivre leurs études en France en toute légalité.
A ce sujet, l’Ambassade de France au Congo rappelle la nécessité de ne confier sa demande de visa qu’aux structures autorisées qui sont Campus France Congo à Brazzaville, et l’Institut Français de Pointe-Noire pour ceux de Pointe-Noire.
« Tous les bureaux intermédiaires ne sont pas mandatés par la France, et malheureusement, la majorité des dossiers des étudiants passe par ces officines, malgré les nombreux messages d’alerte de l’Ambassade à ce sujet », conclut notre interlocuteur à l’Ambassade de France au Congo.
Par ailleurs, l’usage de faux est un délit puni par la loi et son auteur est passible de paiement d’une amende de 45 mille euros, tel que le dit clairement Campus France Congo sur sa page Facebook.
Le ministère de l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et de l’innovation technologique du Congo n’a pas répondu à nos sollicitations sur ce sujet.
Conclusion
Les propos attribués à l’ambassadrice de France au Congo sont authentiques. Ils ont été tenus lors d’une conférence organisée par Campus France Congo en mars 2025, et ont été relayés par divers médias, dont Complexe Imeni. Cette information est donc vraie, et elle met en lumière un enjeu crucial dans la coopération universitaire entre la France et le Congo.
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