Depuis quelques jours, une multitude de publications sur les réseaux sociaux et certains sites en ligne, prétendent que le gouvernement burkinabè aurait adopté une loi qui condamne les influenceuses qui exposent leurs corps sur les réseaux sociaux à une peine de prison de deux ans et une amende de trois millions de francs XAF..
Fact-Check Congo a vérifié.
En réalité, le gouvernement de transition du Burkina-Faso n’a pas pris une telle décision. Cette fausse information qui circule actuellement n’est pas nouvelle, mais une vieille rumeur qui refait surface.
Il n’y a aucune nouvelle loi récemment adoptée qui cible spécifiquement les influenceuses pour leur manière de s’exprimer en ligne. Le Code pénal burkinabé punit déjà les atteintes à la pudeur publique. L’article 533-1 du Code pénal punit d’une peine d’emprisonnement de trois mois à deux ans, et d’une amende allant de 250 000 à 2 000 000 de francs CFA, quiconque commet un outrage public à la pudeur. Cette loi qui existe depuis mai 2018, ne vise pas spécifiquement les influenceuses, mais toute personne qui l’enfreint.
Le démenti
Cette information, devenue virale et qui laisse croire qu’il existe une nouvelle mesure répressive a été fermement démentie par des autorités compétentes.
Louis Modeste Ouédraogo est juriste et président du Conseil supérieur de la communication (CSC), institution chargée de la régulation des médias et des réseaux sociaux.
Dans un article publié par Faso Check et datant de mars 2024, il a déclaré n’avoir pas connaissance d’un « communiqué de la présidence, ni un communiqué du procureur, ni un communiqué du ministre chargé de l’administration territoriale et de la sécurité qui dit que désormais, on va appliquer cette sanction aux influenceuses qui s’exhiberaient sur les réseaux sociaux. »
Une ancienne publication
Cette fausse information, massivement relayée ces derniers jours est une ancienne publication qui a été exhumée. Nous avons effectué une recherche d’images sur Google Lens. Nous avons trouvé les traces de la même affiche avec les mêmes informations, et la plupart des publications remontent à mars 2024. Et plusieurs pages et comptes sur les réseaux sociaux et des sites en ligne avaient relayé la même rumeur. C’est le cas de cette page Facebook qui avait relayé l’information en mars 2024.
Conclusion
L’information qui circule et qui laisse croire à une loi récente qui punit à des peines de prison les influenceuses au Burkina-Faso est infondée. Il s’agit d’une vieille fausse information qui resurgit.
La loi N°025-2018/AN portant code pénal, réprimande l’atteinte à la pudeur, mais elle ne vise pas spécifiquement les influenceuses.