Depuis plusieurs jours, une vidéo diffusée sur Facebook et Tik Tok, notamment via ce lien, suscite de nombreuses réactions sur la toile. L’auteur de cette publication affirme qu’un homme se serait transformé en sirène dans un hôtel de Pointe-Noire, précisément dans la commune de Lumumba.
Fact-Check Congo s’est penché sur le sujet pour démêler le vrai du faux.
Analyse de la vidéo
La première étape de notre démarche a été d’analyser la vidéo afin de déterminer si elle avait été manipulée ou non. Nous avons utilisé InVID-WeVerify, un outil spécialisé dans la détection de manipulation audiovisuelle. L’analyse a révélé plusieurs anomalies :
- Mouvements incohérents des lèvres : Le synchronisme entre les mouvements des lèvres et le son était parfois décalé.
- En ralentissant la vidéo, des distorsions pixelisées étaient visibles autour du visage de la personne mise en avant.
Pour valider nos analyses techniques, nous avons contacté trois personnes directement impliquées ou concernées par la diffusion de la vidéo.
Nayah Kartum Baba est journaliste basé dans la ville de Pointe-Noire. Il a été catégorique :
« Cette vidéo et la rumeur qui s’en suit semble être sortie de l’imaginaire de son auteur ! Je me suis rendue dans le quartier en question, et personne n’a été en mesure de me montrer l’hôtel en question, ou encore de confirmer avoir vu cette transformation ou encore un attroupement y relatif. C’est une grosse farce ! », a-t-il déclaré à Fact-Check Congo.
Demonthez Mavoungou est Directeur des informations à DRTV/Pointe-Noire. Il partage le même constat :
« Les manipulations numériques deviennent de plus en plus fréquentes, et cette vidéo en est un exemple frappant. Aucun fait tangible ne soutient les affirmations qui y sont relayées. C’est une fake news de mauvais gout », conclut-il.
Mme Pineau Kiazabou est la maire du quartier Lumumba, censé abriter l’hôtel où se serait déroulée ladite transformation. Elle a également démenti formellement :
« À aucun moment, mon administration n’a été saisie pour une affaire de transformation ou de faits mystérieux dans un hôtel. Ce genre de rumeurs, bien qu’infondées, nuisent à l’image de notre quartier et de ses habitants. C’est un gros montage, cette histoire », a-t-elle surenchéri.
Les récits mystérieux trouvent souvent un écho dans certaines communautés comme la ville de Pointe-Noire, où ils répondent à des croyances populaires ou des peurs collectives. Ces histoires, amplifiées par les réseaux sociaux, peuvent rapidement devenir virales, créant une confusion entre réalité et fiction.
Fact-Check Congo, fidèle à son engagement pour une information de qualité, reste à l’écoute de vos signalements et continue de lutter contre la désinformation.